André Del Debbio I Film I Evénements I
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Informations recueillies par Anael TOPENOT



C'est en 1868 que Rodolphe Julian fonde sa première Académie d'Art, Faubourg Montmartre, Passage des Panoramas, au 27 Galerie Montmartre.


Plusieurs de ses élèves remportent le Prix de Rome. Poussé par le succès de son institution, Julian étend alors ses ateliers et développe ses activités. Il crée un cours réservé aux femmes, ainsi que des cours du soir en 1902 et des cours pour enfants en 1906.

En 1880 est installé un atelier des Dames aux Champs Elysées, au 5 de la rue de Berri dans le 8è arrondissement de Paris. On y enseigne le dessin, la peinture et le modelage.
Dans les premières années du XXème siècle, la réputation de l'Académie Julian attirera de nombreux jeunes artistes étrangers.




En 1902, Julian possède six ateliers dans Paris. Pour les diriger, Julian, qui enseigne lui-même, s'entoure d'une quinzaine de professeurs renommés à l'époque : Jules Lefebvre, Tony Robert-Fleury, Adolphe-William Bouguereau, Jean-Paul Laurens et, entre autres, les sculpteurs Bouchard et Paul Landowsi.
Certains étaient aussi professeurs aux Beaux-Arts et Membres de l'Institut. Leurs oeuvres sont aujourd'hui au Musée d'Orsay à Paris. Celles de leurs élèves également.



Les élèves du peintre Emile Sabouraud
A la mort de Rodolphe Julian en 1907, son ancienne élève Amélie Beaury-Saurel, qu'il avait épousée, continue de s'occuper des Académies. Elle confia celle de la rue du Dragon à son neveu Jacques Dupuis. Il décéda en 1916 et c'est son frère Gilbert Dupuis qui continua. Il était peintre et homme de culture.

Le premier atelier du Passage des Panoramas reçut Vuillard, Bonnard, Maurice Denis, Ker-Xavier Roussel, fondateurs du groupe des Nabis dont le Manifeste a été publié en 1890. C'est là que Sérusier leur montra son tableau "Le Talisman", peint sur les conseils de Gauguin. Henri Matisse y fit aussi ses débuts, tout comme Fernand Léger.

A l'atelier de la rue Fromentin passèrent Domergue, La Fresnaye, Marcoussis, Dignimont et André Warnod qui raconte dans ses "Souvenirs" les séances où il fallait commencer par dessiner la tête du modèle le lundi pour terminer les pieds le samedi ! Et d'autres encore, comme Luc-Albert Moreau, Derain, Dunoyer de Segonzac, Marcel Duchamp, Bazaine, Cassandre (qui deviendra un grand affichiste), également Sarah Bernhardt et Marie Bashkirtseff (peintre et écrivain d'orgine russe qui mourut à 24 ans).

Après le décès de la veuve de Julian, c'est la nièce de ce dernier, Madame Raymond Lecuyer, écrivain connu sous le nom d'André Corthis, qui continuera.
Après avoir été fermée pendant la guerre de 1939-1945, l'Académie Julian est vendue par André Corthis à Cécile Beldent et André Del Debbio et ouvre de nouveau le samedi 12 octobre 1946.
Les autres ateliers (sauf ceux de la rue du Dragon) ayant cessé leurs activités, André Del Debbio, ancien massier de l'Académie de la Grande Chaumière, leur revend une partie du matériel des divers ateliers. Il était massier dans les ateliers de sculpture Avant-Guerre lorsque Yves Brayer l'était dans ceux de peinture.

Depuis 1946, sont passés rue de Berri Dimitrienko (exécuteur testamentaire du sculpteur Brancusi), Clayette (décorateur de théâtre), la grande Antiquaire Yvonne de Brémond d'Ars, Lili Mendès-France, Annabel Buffet, Marek Halter, Marguerite de Tanlay - Comtesse de la Chauvinière (dont le mari était aide de camp du Général de Gaulle), le sculpteur François-Xavier Lalanne et le peintre John Levée. Celui-ci est venu étudier la peinture en 1947. Il obtient le Prix de l'Académie en 1948 et fait en 1950 un séjour à Honfleur où il peint plusieurs toiles. Leurs professeurs étaient Gimond, Yencesse, Zwobada, Cavaillès, Sabouraud et Del Debbio.

En 1948, Paris étant la capitale de l'art international, 70 GI boursiers américains fréquentent l'Académie. Les vastes ateliers de la rue de Berri voient alors passer chaque année une centaine d'élèves.


Lalanne remporte le concours de l'Académie en 1948

© Photo Vizzavona

Fin 1949, le phare (désaffecté) de Honfleur est acheté pour recevoir les boursiers de l'Académie. Les oeuvres primées lors des concours restaient à l'Académie, ce qui lui permet de montrer une belle diversité de talents depuis la fin du XIXème siècle.

Depuis 1968, l'Académie Julian de la rue du Dragon a cessé d'enseigner "la peinture de chevalet" et poursuit une préparation, sous le nom de l'ESAG, aux métiers d'art : arts graphiques, publicité, design, architecture et photo. Parmi ses professeurs, il y eut Mac Avoy (jusqu'en 1965), Claude Schurr, Guillaume Met de Penningen et Jacques d'Andon.




Après l'expropriation, en mars 1974, de tout le quartier (très convoité par les promoteurs) des rues de Berri et de Washington et des 350 m2 d'ateliers de l'Académie, il faut se résoudre à des locaux plus petits au 28 Boulevard Saint Jacques dans le 14ème arrondissement de Paris.
Mais l'Académie Julian demeure une référence dans le monde entier. Pour beaucoup de japonais et d'américains, il n'existe à Paris que deux écoles de peinture : les Beaux-Arts et l'Académie Julian. D'ailleurs, depuis près de quarante ans, la majorité des élèves a été japonaise.

Le 16 novembre 2005, 56 ans après son achat, le phare de Honfleur a été cédé à la ville de Honfleur afin qu'il soit utilisé à des fins culturelles.