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André Almo Del Debbio, né à Carrare le 5 avril 1908,
nous a quittés le 2 avril 2010, dans sa 102ème année.
Il repose aujourd'hui à Paris, au cimetière du Montparnasse,
entrée 3.
Il a continué à donner des cours de sculpture jusqu'à l'âge de cent ans, début 2008, dans son atelier du boulevard Saint-Jacques. Cette même année, une rétrospective de ses oeuvres avait eu lieu au Salon des Indépendants, et il avait fêté son centenaire, entouré de la Présidente Frankie Tacque, des membres du Comité, et de nombreux sociétaires et amis. Il y exposait depuis 1942.
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En juin 2009, il est retourné avec son fils et son épouse sur sa terre natale, à Carrare et dans le village de Debbio, pour un pèlerinage de cinq jours.
Il reçut à cette occasion la médaille de la ville de Carrare des mains du Maire, et avait retrouvé le grand statuaire Carlo Nicoli.
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En novembre 2009, à l'occasion d'une exposition-hommage à l'Espace Beaurepaire à Paris, il assistait à la projection du film «101 ans de vie d'artiste », et était promu au grade d'Officier des Arts et des Lettres. L'occasion pour lui de retrouver un grand nombre de ses anciens élèves et amis, comme les sculpteurs Vincent Batbedat et Alicia Moï.
Il s'est éteint à la Maison de retraite des Artistes de Nogent sur Marne, où une exposition de ses oeuvres, en forme d'hommage lui fut consacrée au mois d'avril 2010.
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Un siècle de mémoire et de sculpture
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André Almo Del Debbio naît le 5 avril 1908 en Italie, à Carrare.
Issu d'une famille où l'on compte plusieurs générations de sculpteurs, il rejoint son père et son oncle à Paris en 1911 et plonge, dès son arrivée, dans une ambiance artistique, s'initiant ainsi au travail de la pierre et du marbre. Son cousin, l'architecte Enrico Del Debbio, a fait les plans du Foro Mussolini (Stade des marbres) de Rome, entre 1926 et 1927.
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L'enfance de l'art
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En 1909, son père et son oncle quittent l'Italie pour travailler à Paris, comme marbriers, puis statuaires. En 1915 et jusqu'à la mort de Rodin en 1917, l'oncle est metteur au point.
En 1929, Almo Del Debbio supervise le chantier des travaux de pose des grandes statues de la Gare de l'Est et, pour l'anecdote, c'est là, au contact des ouvriers italiens qu'il apprend la langue.
En 1931, il expose ses premières sculptures à Paris. Il réalise surtout des portraits et des nus, et participe à de nombreux Salons (Artistes Français, Tuileries, ou au célèbre Salon d'Automne). Il expose pour la première fois au Salon des Artistes Indépendants en 1942.
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Le premier atelier qu'André Del Debbio loue se situait au 61 Boulevard de Vaugirard. C'est là qu'il réalise en 1932, pour le sculpteur Jean-Georges Achard, la statue du Maréchal Exelmans (3 mètres de haut et un bloc de pierre de 3 tonnes). Elle est installée à Verdun et André Del Debbio y est retourné en 2004, accueilli par le maire de Verdun.
De 1937 à 1946, il est massier de sculpture (chef d'atelier) à l''Académie de la Grande Chaumière", à Montparnasse, où il côtoie des professeurs réputés tels que Despiau et Wlérick.
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L'Académie Julian
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Il devient professeur, puis co-directeur de la célèbre "Académie Julian" à partir de 1946. Il donnera des cours jusqu'en janvier 2008, à quelques mois de ses 100 ans.
Cette Académie libre de peinture et de sculpture est, depuis sa création en 1868, connue, reconnue et fréquentée par des étudiants du monde entier, en particulier américains. Réputée pour la qualité de l'enseignement artistique qui y était dispensé, et pour son ouverture d'esprit, elle avait été, à la fin du dix-neuvième siècle, une des rares à accueillir des femmes, qui venaient de nombreux pays pour y suivre des cours, comme en témoigne à cette époque, le Journal de Marie Bashkirtseff.
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Il a eu comme élève en peinture François-Xavier Lalanne, alors âgé de 20 ans, qui deviendra un sculpteur reconnu grâce à ses "moutons". Il lui permet de louer son premier atelier, Impasse Ronsin, en 1949.
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L'Impasse Ronsin
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Il s'installe au début des années 50 dans les ateliers de l'Impasse Ronsin, lieu de rencontre et d'échange avec des artistes.
Del Debbio y donne des cours de sculpture sur pierre et y côtoie notamment Brancusi, Mircea Bassarab, Henryk Berlewi, Max Ernst, Cappellaro, Istrati, Jean Tinguely, et Niki de Saint-Phalle.
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La reconnaissance
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De très nombreuses expositions, tant en France qu'à l'étranger, ont accueilli les oeuvres de Del Debbio. Certaines ont été acquises par la Ville de Paris. Le portrait intitulé "Jeune fille mongole" fut acquis par André Malraux, alors ministre de la Culture, pour le compte de l'Etat,
Vice-président de la Société des Artistes indépendants de 1977 à 2002, il contribue à la pérennité de la sculpture européenne et à la découverte de nouveaux talents.
En janvier 2009, il est promu au titre d'Officier des Arts et Lettres et la médaille lui est remise lors d'une de ses expositions.
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Sculptures, Cinéma et Perspectives
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En 1981, Del Debbio crée un buste du Pape Jean-Paul II, puis réalise l'année suivante celui du Président de la République François Mitterrand. En 1987, il exécute une oeuvre étonnante, "La Joconde", qui dote de trois dimensions le mystérieux personnage du tableau de Léonard de Vinci, et souligne la grande maîtrise du sculpteur dans l'art de la perspective, avant le développement des images en 3D.
En 1999, à 91 ans, ce sont les premiers pas d'acteur de Del Debbio, dans un film inspiré par une de ses oeuvres.
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En effet, en 1997, un de ses nus, "La Cambrure", inspire le metteur en scène Eric Rohmer, qui tourne, à partir de cette oeuvre et de son modèle, un court-métrage de fiction qui porte le même nom.
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